R E P E R T O R I O


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A M E R I C A N O


Segunda nueva época N.° 32, Enero-Diciembre, 2022

ISSN: 0252-8479 / EISSN: 2215-6143



L’espace dans le roman champêtre de George Sand

El espacio en la novela campestre de George Sand

Alberto Delgado Álvarez

Escuela de Lenguas Modernas

Universidad de Costa Rica

betioux@gmail.com

Résumé

Cet article est une analyse de la perspective de l’espace du point de vue de la vie rurale et urbaine, de la superstition et des traditions, et de la transformation physique, psychologique et émotionnelle des personnages principaux dans deux œuvres de l’auteur française George Sand. La Mare au Diable et La petite Fadette sont deux romans qui présentent au lecteur deux histoires romantiques, pleines de tendresse et de sentiments nobles et généreux. Le récit de cette écrivaine est caractérisé par son style descriptif qui permet au lecteur de suivre l’histoire facilement et de s’introduire dans un scénario champêtre : le Berry, la région natale de George Sand. On va mentionner aussi brièvement le socialisme, marqué clairement par les couches sociales.

Mots-clés : espace, nature, mare, champs, ville, eau, terre, feu, air, ferme

Resumen

Este artículo constituye un análisis de la perspectiva del espacio desde el punto de vista de la vida rural y urbana, de la superstición y de las tradiciones, así como de la transformación física, psicológica y emocional de los personajes principales en dos obras de la autora francesa George Sand. El pantano del Diablo y La pequeña Fadette son dos novelas que confrontan al lector con dos historias románticas, llenas de ternura y de sentimientos nobles y puros. La prosa de esta escritora suele caracterizarse por su estilo descriptivo permitiéndole al lector seguir fácilmente el texto que lo inserta en un escenario campestre: Berry, la región natal de George Sand. Se tocará brevemente el socialismo, marcado claramente por las clases sociales.

Palabras claves: espacio, naturaleza, pantano, campo, ciudad, agua, tierra, fuego, aire, hacienda

À la sueur de ton visage

Tu gagnerois ta pauvre vie.

Après long travail et usaige,

Voicy la mort qui te convie.1

Introduction

Le XIXe siècle est une période très importante dans la littérature française. Le roman à cette époque-là est un genre très remarquable. Quelques auteurs travaillent les sujets psychologiques d’ordre sentimental. Ce sont des histoires pleines de passions où le sujet de l’amour et des aventures amoureuses se développent. Souvent, le décor est mélodramatique. C’est un type de roman réaliste et social. Le roman au XIXe siècle gagne un type de maturité littéraire. Sa forme et son esthétique changent. Le format typique du roman français est simple: il est divisé par chapitres, on utilise le passé dans la narration de l’histoire et il y a un narrateur omniscient qui connaît bien la pensée des personnages. Les descriptions et la psychologie de ceux-ci sont essentielles.

Quelques œuvres appartenant à la prose du XIXe siècle ont été écrites par des femmes et cela a contribué à donner à ces écrivaines une position d’importance dans le domaine social, bien que parfois cela leur ait donné une certaine réputation de révolte ou de critique sociale. George Sand est un clair exemple de ces écrivains romantiques de l’époque. Elle a écrit beaucoup d’œuvres littéraires. Ses romans protestaient contre une société faite pour et par les hommes et elle dénonçait le problème de la situation de la femme. Sa prose montrait aussi la souffrance et la réclamation, mais surtout ses romans étaient imprégnés d’un fort sentiment de revendication en faveur des femmes.

Cet article se concentre sur une analyse de l’espace dans les romans La Mare au Diable et La petite Fadette. Le récit de ces histoires se développe dans la région du Berry, au centre de la France. Plein de campagne et de nature sauvage, le Berry est une région qui charme les amants des promenades bucoliques. Il est autour de vieilles pierres et de jardins naturels. Cette ancienne province historique française, laquelle entoure actuellement les départements de Cher et d’Indre, offre aux visiteurs une énorme variété de trésors pour découvrir. Ces trésors incluent des châteaux de la Renaissance jusqu’à des églises romanes. Il est entouré aussi de très beaux villages typiques. Cet entourage vert permet au promeneur de parcourir des endroits entourés de milliards d’étangs et beaucoup d’eau. C’est ainsi que cette écrivaine a été inspirée pour créer ses célèbres romans.

Cette recherche va analyser aussi les mœurs et coutumes de ces petits villages. À l’époque où ces romans ont été écrits, il existait en France des superstitions à propos de la sorcellerie, du diable et d’autres choses qui seront discutées dans cette étude. On va analyser l’image de la femme et de l’homme dans le contexte rustique et paysan avec la nature comme témoin permanent et une société qui dénie la valeur humaine et les droits des paysans à vivre dignement et à être heureux, comme Sand l’exprime dans l’introduction « de l’auteur au lecteur » dans le roman La Mare au Diable (1993, pp. 13-18). Dans ces deux ouvrages à être analysés, Sand veut montrer le problème des règles morales et sociales qui discriminent la classe paysanne et laboureuse considérée comme des bêtes de somme qui ne travaillent que pour le propriétaire de la terre.

Malgré sa répression, le paysan développe une relation d’amour et de respect avec la terre qu’il travaille, jusqu’à devenir partie du paysage, comme l’auteur l’apprécie quand elle compare la scène de travail quotidien de l’ouvrier paysan avec une gravure de l’artiste allemand Holbein, chef-d’œuvre qui inspire le récit de La Mare au Diable (Sand, 1993, pp.13-18). Les deux romans nous permettent d’explorer dans la rupture des rôles sociaux préétablis dans la société patriarcale et les confronter sans peur à partir des relations hiérarchiques familiales jusqu’aux aspects sociaux et culturelles.

En plus, cet article est concentré sur la partie structurelle, à la recherche des éléments qui facilitent l’analyse à partir du genre littéraire romantique, comme la nature, l’obscurité, la mare, l’eau et l’idéalisation de la scène champêtre dès une vision extérieure comme celle du touriste et de l’observateur qui n’appartiennent pas à ce monde-là. La Mare au Diable et La petite Fadette présentent des histoires parallèles qui cherchent des solutions vitales. Ces romans exposent des divers sujets, comme le masculin, le féminin, le bien et le mal dans un entour champêtre. Ce sont des sujets qui, aussi à présent, promeuvent l’inquiétude et la polémique, spécialement, dans une époque dans laquelle certaines femmes luttent pour rompre les liens patriarcaux, même en France comme en Espagne, où l’œuvre de George Sand arrive quatre ans après avoir eu de la notoriété. Néanmoins, cela coïncide avec la restitution d’une politique de matière catholique et traditionaliste en 1848, raison pour laquelle ces œuvres ne seraient ni diffusées ni lues jusqu’à la révolution libérale de l’année 1868 et pendant les années 80 Sand récupère sa popularité parce que ces événements correspondent à l’apogée des publications féministes.

En Espagne, la traduction de ces deux romans n’a pas été immédiatement permise à cause de la revendication sociale qui les caractérise. Malgré l’acceptation et le désir des femmes pour lire ces romans, la figure de l’auteure a été rejetée systématiquement et a été associée avec « les nouveaux et nocifs airs du Romantisme, avec le polémique genre du roman, avec l’avalanche des auteurs français qui viennent à polluer notre patrie en corrompant la moralité et les mœurs, en donnant à la femme un rôle qui ne le correspond pas et en dénaturant les sacro-saints idéaux sur le mariage » (Lafarga et Pegenaute, 2004, p. 352).

Quelques autres écrivains progressistes ont rejeté Sand, comme le cas de Larra, qui critiquait l’horrible tendance de ses écrits dans son Panorama matritense (1966, pp. 238-241). Aussi, Mesonero Romanos, en 1839 et 1840 dans le Seminario Pintoresco Español, a-t-il publié des plaidoyers contre Sand2. Pourtant, cet auteur a trouvé après des partisans et des défenseurs comme Valera et Pardo Bazán. Ce sont des aspects essentiels qui placent ces deux romans dans un plan romantique et qui démarquent quelques aspects romantiques déterminants pour traiter les textes.

Malgré les obstacles que cette auteure a dû vaincre pour se faire un nom et un prestige dans une société machiste d’auteurs masculins, l’héritage que cette écrivaine a laissé est magnifique. La Mare au Diable et La petite Fadette appartiennent aux romans de son cycle champêtre, avec deux autres ouvrages comme Le meunier d’Angibault et François le Champi. Dans ces œuvres, Sand dégage la sublimité de l’être humain autour d’un contexte naturel dans lequel l’espace est un élément essentiel pour situer le lecteur et l’impliquer dans le récit de ses histoires.

Antécédents

Sans discussion, la plus grande romancière sociale du Romantisme est George Sand. Amandine Aurore Lucile Dupin, plus tard connue comme George Sand, a écrit plus de 90 romans, des contes, des pièces de théâtre, une autobiographie, des critiques littéraires et des textes politiques. Tout au long de sa vie, elle a prodigué son intérêt et son compromis social vers les paysans. Selon Peylet (2006, p. 13-25), le terroir est le centre de la vie de cette écrivaine et il est dans le cœur de son œuvre. Cette zone du Berry, ancienne province située au centre de la France dans la région Centre-Vallée de la Loire, est pleine non seulement d’un plan géographiquement affectif, mais aussi imaginaire et symbolique dans ses œuvres. C’est ici où l’auteur intériorise son intimité et se nourrit de la force de la nature pour exprimer sa vision du monde, toute l’expression de son être. Cet environnement naturel est aussi un protagoniste des histoires qui vont être analysées dans ce projet.

L’espace est le point central de ce projet de recherche. Ainsi que Sand, Rousseau (1817) dans son œuvre Les rêveries du promeneur solitaire est à la recherche de soi-même ; il déambule à travers la nature à la recherche de son être révélateur. Chez lui, la nature signifie un refuge de la réalité contre les vicissitudes du monde banal et contre les problèmes qui affectent le monde. Un autre écrivain qui est à la recherche du moi intérieur, de la joie, de la paix intérieure et de la tranquillité à travers la nature est Thoreau, qui est allé « à la forêt à vivre profondément et à sucer toute l’essence de la vie », ce qu’il écrit dans son œuvre Walden en 1854 (dans Miller, Jr., Cárdenas de Dwyer, et Wood, 1985, p. 167). Un autre auteur plus contemporain qui a travaillé le sujet de l’espace est Bachelard (1957) ; dans son livre La poétique de l’espace, cet écrivain aborde la phénoménologie à partir des divers sujets associés avec l’espace heureux et les espaces aimés et il se concentre sur les espaces comme la maison, l’univers, les coins et l’immensité intime.

L’espace et l’entour naturel

Dès les époques très anciennes, l’être humain a eu une bonne relation avec son milieu naturel. L’homme a toujours cherché la possibilité de se sentir en contact direct et union avec la nature. Les civilisations ancestrales, comme les Égyptiens, les Incas, les Mayas et les Aztèques adoraient le soleil et la lune. Les Grecs et les Romains avaient désigné à Apollon comme le dieu du soleil. Les étoiles étaient les guides pour les navigants qui partaient vers de nouveaux horizons pour chercher des aventures. Tous ces éléments ont servi aux écrivains pour développer leurs histoires.

Les êtres humains sont les acteurs de l’harmonie naturelle avec l’environnement. L’individu doit apprendre à vivre avec sa réalité et la nature. L’équilibre naturel exige une série de changements profonds dans notre perception du rôle que l’être humain doit jouer dans l’écosystème planétaire. Le thème de la nature est très important pour tout le monde, y compris les autorités supérieures à côté de tous les secteurs de la population, comme les paysans, les hommes, les femmes et les enfants. Gutiérrez et Prado affirment que « l’harmonie environnementale implique tolérance, respect, égalité sociale, culturelle et de genre, ainsi qu’acceptation de la biodiversité » (2001, p. 9). C’est un principe élémentaire qui doit être pris en considération pour comprendre notre entour soutenable.

Dans la littérature, le thème de la nature a été toujours présent. L’écrivain s’en sert pour y placer ses personnages et que la mise en scène se développe dans un entour naturel. Une écrivaine française en particulier qui a développé le thème de la nature de manière magistrale est George Sand, qui nous montre dans ses œuvres La Mare au Diable et La petite Fadette l’importance de l’espace naturel dans le monde champêtre. Ce sont deux histoires d’amour et de sentiments nobles qui dégagent la simplicité de la vie paysanne.

Dans son livre Promenade dans le Berry, Sand décrit ce lieu comme un endroit très humble avec une population tranquille, où rien ne s’échappe au regard du passant et de l’artiste : « Le Berry n’est pas doué d’une nature éclatante. Ni le paysage ni l’habitant ne sautent aux yeux par le côté pittoresque, par le caractère tranché. C’est la patrie du calme et du sang-froid. Hommes et plantes, tout y est tranquille, patient, lent à mûrir » (1992, pp. 27-28). Là, il n’y a ni grands rochers, ni bruyantes cascades, ni sombres forêts, ni cavernes mystérieuses, mais des travailleurs paisibles, des pastoures rêveuses, de grandes prairies désertes où rien n’interrompt, ni le jour ni la nuit, le chant monotone des insectes.

Sand écrit ces histoires inspirées par l’extraordinaire paysage bucolique de son natal Berry. Son séjour à la campagne pendant son enfance la marque de telle manière qu’elle reprend le sujet champêtre dans beaucoup d’œuvres, comme La petite Fadette et La Mare au Diable, roman qu’elle écrit en quatre jours et le dédie à Chopin. Dans ces romans, elle choisit comme décor les paysages typiques du Berry, région très particulière de la France ; elle décrit des scènes rurales, rustiques, bucoliques et champêtres. C’est la verte campagne pittoresque où on peut apprécier non seulement les éléments propres de la nature, mais aussi les caractéristiques propres de l’identité campagnarde.

Sand assigne une valeur unique et positive au paysage qui acquiert une grande valeur dans son ouvrage. La nature, comme elle la décrit, « est éternellement jeune, belle et généreuse » (1993, p. 20). L’écrivaine donne aux scènes champêtres un caractère sacré. La valeur des éléments rustiques et pittoresques du Berry reflète la passion de l’auteure pour la terre et pour ses racines. Cet aspect constitue un trait assez significatif du Romantisme, mouvement qui conçoit le contact direct avec la nature comme source essentielle d’inspiration.

Le charme de la zone se maintient précisément grâce à cette simplicité et authenticité que l’auteure met dans chaque description. Aussi, même si parfois les images décrites ne sont-elles pas toujours très détaillées, elles mettent en valeur ces caractéristiques en particulier. Ainsi, bien que les descriptions que l’écrivaine fasse des objets et des situations puissent paraître peu importantes, son objectif est de montrer précisément ce caractère naturel, authentique et simple des habitants du Berry.

Sand a inventé le nom « Vallée Noire » inspirée par son terroir d’enfance pour créer l’endroit qui partage la plupart des caractéristiques du lieu où elle avait grandi. Il est présent dans ces œuvres, comme, par exemple, Promenade dans le Berry, où elle décrit largement cette région berrichonne. Sand crée ce nom en suivant le modèle de sa terre natale Nohant. Son idée est de démarquer, à travers la description, l’environnement champêtre où vivent les habitants du Berry, ainsi que les activités qu’ils pratiquent à la campagne, telles que le labour du champ, la production d’avoine, le développement des vignes, la production de poires et d’autres produits. C’est un lieu simple et éloigné du progrès, mais que George Sand conçoit comme un paradis.

Le nom de Vallée Noire donne au lecteur une idée de l’endroit. Cette précision lui permet de se situer dans un lieu obscur. La mare et la Joncière de La petite Fadette sont des lieux associés avec le noir et l’obscur. Sand choisit cette ambiance lugubre comme une tendance propre du Romantisme de l’époque et elle donne à la scène un caractère fantasmagorique propre de l’esthétique romantique. C’est le reflet, également, de la vision de vie de l’auteure dans lequel on devine non seulement les nuances de ses moments heureux, mais aussi l’univers sombre de ses pensées, de ses tristesses et aussi de ses peurs.

Le Berry est une région isolée. Cela explique pourquoi après la Révolution cet endroit souffre des dégâts dans ses routes en mauvais état, avec des ponts détruits. À cause du manque de budget, c’était difficile de commencer à réparer et rétablir les chemins et les routes. C’est la raison pour laquelle dans La Mare au Diable, quand Germain doit partir pour la ville, il prend beaucoup de temps pour y arriver, à cause du manque d’infrastructure des chemins. Pour cela, il est forcé à prendre un raccourci à travers la mare au Diable. Pareillement, dans La petite Fadette, quand Landry veut arriver plutôt à la Cosse, il prend aussi un raccourci à travers une sombre forêt où il se perd et la Fadette l’aide à en sortir.

L’art est un élément implicite dans l’œuvre de Sand. Pour elle, les artistes étaient très importants, raison pour laquelle dans le premier chapitre de La Mare au Diable elle mentionne, par exemple, constamment les peintures de l’artiste suisse Holbein du XVe siècle, car ce peintre perçoit la campagne comme une toile en procès d’être peinte. Les peintures de cet artiste se caractérisaient par les motifs et les scènes champêtres. Sand fait référence à ces peintures sous prétexte de décrire la vie campagnarde. C’est une manière d’annoncer les histoires qu’elle va raconter. La nature et le paysage sont une sorte de rideau de fond pour l’écrivaine. Les actions décrites manqueraient de subtilité et le drame perdrait son attraction sans ces références constantes à la nature.

D’autre côté, les quatre éléments naturels sont très importants pour cette écrivaine. Comme nous avons déjà observé, dans ses histoires les éléments propres de la nature sont essentiels. Ses descriptions sont riches en détails dans lesquelles les arbres, le pâturage, les ruisseaux stimulent les cinq sens du lecteur et la lecture devient plaisante et chargée d’un grand réalisme qui semble se dessiner devant ses yeux. C’est pour cela que les quatre éléments acquièrent une énorme importance dans ces romans : l’eau, le feu, la terre et le vent.

L’eau

Sand n’est contente que si elle montre la beauté de la zone. L’auteure commence à prendre en considération quelques aspects, en particulier, la spéciale importance de l’eau comme agente de l’esthétique du paysage. Elle montre cet aspect de la vie du peuple du Berry, car l’agriculture et l’élevage des animaux se bénéficient de cet élément naturel.

Une caractéristique très importante du Berry, c’est l’humidité. L’eau est un aspect implicite et explicite dans la mare lugubre et humide, et dans La petite Fadette dans la Joncière, dans la rivière, dans la coupure et dans les rivages. Cet élément est fortement représenté dans chaque description que cette écrivaine fait et elle donne aux histoires une vivacité qui égaye la lecture à chaque instant :

La pluie ne perce pas la feuillée de ces grands chênes, et nous ne pouvons allumer du feu, car je sens de vieilles souches qui ne tiennent à rien et qui sont assez sèches pour flamber. (Sand, 1993, p. 69)

Nous allons descendre la rivière, chacun sur une rive, et nous nous rejoindrons au gué des Roulettes. (Sand, 2003, p. 74)

Il sauta du plus haut qu’il put pour arriver vitement au fond de la coupure, à cause qu’il y avait au droit de la rive de l’eau tant de branchages et d’herbes plus hautes que sa taille, que si son frère s’y fût trouvé, il n’eût pu le voir, à moins d’y entrer. (Sand, 2003, p. 57)

Dans la mare, tout est entouré d’eau. C’est une partie intégrale du paysage qui emballe les personnages et l’eau devient aussi une protagoniste. Germain souligne : « … nous voici à pied, et rien ne nous servirait de nous trouver dans le bon chemin, car il nous faudrait traverser la rivière à pied ; et à voir comme ces routes sont pleines d’eau, nous pouvons être sûrs que la prairie est sous la rivière. » (Sand, 1993, p. 67)

Le feu

Le feu aussi que l’eau sont deux éléments fortement importants pour cette auteure, car ils symbolisent la passion et la liberté, respectivement. Dans La Mare au Diable, Germain et Marie commencent à se connaître et à se rapprocher l’un de l’autre quand ils se perdent dans la mare et ils se blottissent près du feu qu’ils allument : « Allons, allons, ne nous fâchons pas, dit Marie, et prenons-en notre parti. Nous ferons un plus grand feu, l’enfant est si bien enveloppé qu’il ne risque rien, et pour passer une nuit dehors nous n’en mourrons point. » (Sand, 1993, p. 93)

Dans beaucoup de passages, le feu acquiert quelques représentations symboliques très importantes. Les couleurs constituent un autre aspect significatif qui accompagne cet élément, car les tons rouges et bleus intensifient la valeur que le feu acquiert : « Au bout d’un instant, la flamme brilla, jeta d’abord une lumière rouge, et finit par s’élever en jets bleuâtres sous le feuillage des chênes, luttant contre la brume et séchant peu à peu l’atmosphère à dix pieds à la ronde. » (Sand, 1993, p. 71)

Le feu est aussi un élément important pour cuisiner. En fait, quand Germain et la petite Marie sont dans la lande, il lui demande où elle a pris des châtaignes pour manger :

- Et elles sont cuites aussi ?

- À quoi donc aurais-je eu l’esprit si je ne les avais pas mises dans le feu dès qu’il a été allumé ? Ça se fait toujours, aux champs. (Sand, 1993, p. 75)

Le feu follet peut aussi effrayer les marchands, spécialement ceux qui marchent tout seuls à travers une forêt solitaire pendant la nuit. C’est un élément fantastique que Sand introduit dans son histoire de La petite Fadette. L’objectif de ce feu follet est de faire peur et les personnes qui le voient peuvent devenir folles ou même mourir de l’impression : « Cette fois Landry eut peur et faillit perdre la tête, et il avait ouï dire qu’il n’y a rien de plus abusif et de plus méchant que ce feu-là ; qu’il se faisait un jeu d’égarer ceux qui le regardent et de les conduire au plus creux des eaux, tout en riant à sa manière et en se moquant de leur angoisse. » (Sand, 2003, p. 93)

La terre

Dans les deux romans, cet aspect représente le travail du paysan. Cet élément ne constitue pas seulement le moyen qui permet au laboureur de s’alimenter et de survivre chaque jour. Il représente aussi l’origine paysanne de George Sand, son affection aux racines qui l’ont vue naître et qu’elle n’a jamais pu oublier dans ses œuvres, car chaque ligne qu’elle écrivait était une évidence de son origine. La terre représente aussi une importante source d’inspiration et surtout le monde du paysan français du XIXe siècle. Parler de la terre dans les romans de George Sand est aussi parler de la propriété privée, de la possession, de la richesse et, par conséquent, du socialisme. Par exemple, dans La Mare au Diable, le père Maurice dit à Germain à propos de la veuve :

Je te dis que tu l’aimeras : c’est un bon sujet, une femme de grand cœur ; je ne l’ai pas vue depuis longtemps, elle n’était pas laide fille alors ; mais elle n’est plus jeune, elle a trente-deux ans. Elle est d’une bonne famille, tous braves gens, et elle a bien pour huit ou dix mille francs de terres, qu’elle vendrait volontiers pour en acheter d’autres dans l’endroit où elle s’établirait ; car elle songe aussi à se remarier, et je sais que, si ton caractère lui convenait, elle ne trouverait pas ta position mauvaise. (Sand, 1993, 37)

Indirectement, la veuve est vue comme marchandise, comme bon sujet, comme possession et richesse. À cette époque-là, posséder des terres était synonyme de fortune, même si les terres n’étaient ni travaillées ni cultivées. Mais tout cela rend évident que la possession de terres symbolise de la jouissance, du pouvoir et de la prospérité. Selon Boff, le capitalisme est basé sur l’appropriation privée de la nature et ses ressources (2002, p. 89).

Dans La petite Fadette, le père Barbeau, de la Cosse, est un homme considéré riche parce qu’il a deux champs qui lui fournissent de la nourriture pour sa famille et du profit par-dessus le marché :

La maison du père Barbeau était bien bâtie, couverte en tuile, établie en bon air sur la côte, avec un jardin de bon rapport et une vigne de six journaux. Enfin, il avait, derrière sa grange, un beau verger, que nous appelons chez nous une ouche, où le fruit abondait tant en prunes qu’en guignes, en poires et en cormes. Mêmement les noyers de ses bordures étaient les plus vieux et les plus gros de deux lieues aux entours. (Sand, 2003, p. 11)

Néanmoins, le père Caillaud, de la Priche, est un homme plus riche que le père des jumeaux. Il a un fort domaine de bœufs à faire valoir (Sand, 2003, p. 25). C’est la raison pour laquelle il prend Landry dans sa ferme pour travailler avec lui, mais il ne peut pas prendre les deux garçons. Cette richesse est contrastée avec la pauvreté de la mère Fadet « qui demeurait tout au bout de la Joncière, rasibus du chemin qui descend au gué. Cette femme, qui n’avait ni terre ni avoir autre que son petit jardin et sa petite maison, ne cherchait pourtant son pain … » (Sand, 2003, p. 59). L’auteure veut contraster la vie confortable que quelques villageois mènent, comparée avec la vie misérable que d’autres doivent confronter chaque jour pour survivre. La maison de la mère Fadet est voisine de la Priche et de la Cosse.

Le vent

Bien que le vent ne soit pas un aspect si fort et explicitement présent dans les descriptions de George Sand, comme l’eau et le feu, par exemple, il est présent de manière implicite. Grâce à cet élément, la passion, représentée par le feu, surgit quand Germain et Marie se trouvent dans la mare au Diable. En plus, il est évident que le vent souffle et meut les feuilles des arbres aussitôt que les protagonistes traversent la mare, d’après le récit: « Mais ce n’était pas une maison : c’était le feu de bivouac qu’ils avaient couvert en partant, et qui s’était rallumé à la brise… » (Sand, 1993, p. 91).

Quand ils sont dans la forêt, Germain perd son chemin et la scène devient lugubre : la lune demi-couverte, le brouillard épais, la mare épouvantable, la lande blanche comme un manteau de neige. La description de la scène est effrayante. Le paysage est d’obscurité et de brume. La mare au Diable semble une zone hostile pour y passer la nuit, à cause du froid, de la pluie, du vent, de la nature sauvage du lieu et de sa topographie diabolique. Le paysage fantastique est menaçant ; les ombre des arbres sont fantasmagoriques. L’eau qui sonne forme un cadre qui terrorise. Le son produit par le vent entre les feuilles des arbres est intimidant. Les étoiles du ciel donnent un peu de lumière à la scène. Toute cette description que George Sand présente au lecteur est caractéristique du Romantisme français du XIXe siècle.

La vie rurale et urbaine dès l’aspect social

Les deux histoires commencent dans le Berry, où l’auteure fait une description détaillée de la vie champêtre. Dans La Mare au Diable on décrit la journée des paysans, tandis que dans La petite Fadette on parle de la famille du père Barbeau de la Cosse, ferme riche mais non pas très prospère, de la naissance des bessons et des coutumes de la vie rurale paysanne. Sand décrit ces villages ruraux comme stationnaires. L’endroit est plein de pâturages où les animaux passent au grand air la moitié de l’année. Les routes sont solitaires où, « après le coucher du soleil, vous ne rencontrez pas une âme. » (Sand, 1992, p. 28)

Dans ces deux narrations, l’auteure propose deux rôles différents de l’homme dans la société française : le patriarcat et la possession de la terre. En premier lieu, La Mare au Diable est l’histoire de Germain, un jeune veuf âgé de 28 ans, fort, beau, aux yeux bleus, qui ne peut pas se remettre de la mort de sa femme, qui l’a laissé avec trois enfants. Concentré sur son travail, il ne pense pas à se remarier jusqu’à ce que son beau-père, le père Maurice, qui prend les décisions de la famille, lui parle de la possibilité de refaire sa vie parce que le jeune homme a besoin d’une femme qui s’occupe de lui et des enfants. Dans l’histoire, il y a une veuve appelée Catherine, comme sa défunte femme, laquelle est vue comme un bon sujet pour Germain. L’aspect du patriarcat est bien clair dans les deux romans. Le père Maurice est vu comme une figure d’autorité, même s’il n’est pas un homme despotique. Germain a une étroite relation avec son beau-père, qui représente la figure paternelle. Il fait la volonté de son beau-père, même s’il n’a pas envie de remarier une autre femme. Il est très obéissant ; il suit chaque détail que le vieillard lui conseille parce qu’il représente pour lui une figure d’autorité. Il écoute aussi les conseils de sa belle-mère, la mère Maurice. Comme Koberstein mentionne, c’est le père Maurice qui, bien qu’il ne soit pas le père biologique de Germain, renforce les règles d’exogamie et il insiste non seulement à que son genre se remarie, mais c’est lui, précisément, qui choisit une femme pour le jeune ve (2012, p. 49). Ses décisions sont comme une loi, raison pour laquelle Germain docilement accepte parce que son beau-père le convainc du besoin de que ses enfants soient soignés par une femme. Par exemple :

Germain, lui dit un jour son beau-père, il faut pourtant te décider à reprendre femme. (Sand, 1993, p. 31)

Tu approches de la trentaine, mon garçon, et tu sais que, passé cet âge-là, dans nos pays, un homme est réputé trop vieux pour entrer en ménage. (Sand, 1993, p. 31)

C’est bien, père Maurice, dit Germain, je ferai votre volonté comme je l’ai toujours faite. (Sand, 1993, p. 33)

Pareillement, dans La petite Fadette, les bessons font la volonté de leur père, le père Barbeau, qui décide d’amener Landry à la Priche, ferme riche et prospère qui appartient au père Caillaud. Les deux bessons acceptent la décision de leur père, bien que la séparation leur provoque un terrible chagrin. Ils sont aussi obéissants que Germain. Les bessons font attention aussi aux conseils de leur mère. C’est ainsi que dans l’espace familiale, la figure paternelle est la plus importante. Comme on a déjà mentionné, dans La Mare au Diable, le père Maurice est un homme sage et intelligent, qui dirige sa famille non d’une manière arbitraire et autoritaire, mais toujours avec de la patience et de la compréhension pour chacun de ses membres :

… mais le beau-père avait toujours gouverné sagement la famille, et Germain, qui s’était dévoué tout entier à l’œuvre commune, et, par conséquent, à celui qui la personnifiait, au père de famille, Germain ne comprenait pas qu’il eût pu se révolter contre de bonnes raisons, contre l’intérêt de tous. (Sand, 1993, p. 42)

Le deuxième rôle que l’auteure propose est celui de la possession de la terre. Du point de vue de la vie rurale, la possession de la terre est symbole de pouvoir et de fortune. Dans l’espace rural de La petite Fadette, la famille Barbeau est considérée riche à cause de leurs terres, bien que le père Barbeau doive séparer Landry de sa famille parce qu’il représente une autre bouche à alimenter. Au contraire, la maison et le terrain de Fanchon Fadet sont mal vus parce que cette famille est considérée pauvre, ignorante et les gens les méprisent. De même, dans La Mare au Diable, le père Maurice est un homme riche qui a une énorme extension de terrains et il est bien respecté par toute la population, tandis que la mère Guillette est une femme veuve et très pauvre qui doit envoyer sa fille au milieu urbain pour avoir un peu d’argent pour survivre. Dans les deux romans, la vie rurale est vue comme un symbole de prospérité et de changement de vie pour les personnages.

Dans l’histoire de La Mare au Diable le père Maurice dit à Germain de sortir en voyage vers la ville, pour connaître la veuve, accompagné de la petite Marie, une jeune demoiselle du village où il vit. Elle va travailler come pastoure dans la ferme des Ormeaux, car sa situation économique est bien difficile. Cette ferme représente un bon avenir pour elle parce que c’est un lieu ample avec des terrains très prospères et où il y a une grande quantité de laboureurs recrutés par le fermier des Ormeaux. Cet endroit est situé près de la ville de la veuve Catherine. Similairement, dans La petite Fadette la Priche est une ferme qui représente un bon travail et un bon avenir pour Landry qui va pouvoir aider sa famille et va se construire un avenir comme fermier.

Dans La Mare au Diable, au moment de sortir en voyage, Germain et la petite Marie partent une heure avant la sortie de la lune, au lieu de le faire au début de l’après-midi comme le père Maurice l’avait prévu. Ils trouvent petit Pierre, un des enfants de Germain, qui s’est endormi à côté du chemin. La petite Marie insiste sur le fait qu’ils doivent l’emmener avec eux car elle sent la tendresse de l’enfant endormi qui attendait son père y passer. Le petit est seul dans un endroit aride et désert, il n’y a pas de maisons. Le lieu est entouré de pâturages. Après rencontrer petit Pierre, ils se dirigent vers le cabaret de la mère Rebec à Corley pour y manger.

Après avoir passé la nuit dans la mare au Diable, le matin, les voyageurs prennent leur route vers la ville. La magie de la nuit est disparue. Germain et la petite Marie doivent confronter leurs difficiles situations réelles. Tandis que Germain va visiter la veuve Guérin, Marie décide rester avec le petit Pierre. La jeune veuve vit dans une région voisine. Sand contraste les carences et la vie dure et difficile de l’entourage rural avec les luxes, les commodités et la vie pompeuse de la ville. Ce sont deux milieux complètement différents dans lesquels l’auteure exemplifie très bien la brèche marquée entre les deux classes sociales : la classe privilégiée et la classe défavorisée. Germain vit dans une ferme de terrain difficile et dur à cultiver, où le paysan doit se procurer l’entretien de sa famille avec la sueur de sa face. Dans les deux romans, Sand décrit chaque détail à propos des ardus labours des paysans dans le milieu rural.

D’autre côté, on trouve la ville avec ses rues pavées et ses beaux bâtiments ; c’est une métropole bâtie par l’homme où l’élégance, le luxe, la splendeur, la somptuosité et la magnificence sont une partie de la scène réelle. Les maisons sont décrites comme de belles et grandes demeures, comme celle de la veuve Guérin, avec des meubles somptueux et des grands salons. C’est un scénario dur et pénible pour un homme simple comme Germain, qui sent qu’il ne s’adaptera pas dans cet univers tapageur. Dans le cas de La petite Fadette, Sand décrit la ville d’une manière un peu différente, parce que là, Fanchon s’adapte à cette nouvelle citadinité et apprend une nouvelle profession qui change son style de vie. Dans ce cas-là, la ville est vue par l’écrivaine dès un point de vue positif.

Quand Germain arrive chez la veuve, le père Léonard sort pour le rencontrer et lui expliquer qu’il n’est pas le seul prétendant de sa fille, une femme vraiment coquette. Il y en a trois autres hommes, de bons sujets qui la prétendent aussi. Étant le plus jeune et le plus beau, c’est à Germain que Catherine veut, mais il n’est pas content avec ce jeu de séduction et de cortège. Il juge ce jeu comme une totale humiliation. À chaque instant, il se sent incommode à cause de son humble et simple condition comparée avec ses pompeux rivaux qui font partie de la bourgeoise et de la classe sociale privilégiée. Avec ces événements, l’auteure du roman veut montrer la sublimité du personnage principal et le présente comme authentique, malgré son humble origine, contrasté avec la banalité des hommes riches de la société. Pareillement, dans La petite Fadette, la Madelon est aussi coquette que Catherine Guérin. Elle réjouit de rendre Landry jaloux et ne le pardonne pas pour avoir dansé avec la Fadette et non pas avec elle à la fête de la Saint-Andoche : « Adonc la Madelon avait déjà eu deux amoureux, sans compter Landry, et elle se prononçait pour un troisième, qui était son cousin, le fils cadet au père Caillaud de la Priche. » (Sand, 2003, p. 181) Bien que l’auteure veuille exalter la tendresse de la femme, au moyen de ce type de personnages elle critique la banalité et la superficialité existantes dans la société.

Fatigué de ce jeu trivial, Germain repart à la recherche de son fils, qui a été confié à la petite Marie. La jeune femme et le petit fuient de la ferme des Ormeaux, car le propriétaire essaie d’abuser d’elle. Le fermier représente la couche sociale puissante avec des fermes, de l’argent et des employés. Ces éléments lui donnent du pouvoir pour qu’il croie qu’il a l’autorité pour manquer le respect et d’abuser des personnes et des jeunes paysannes qui arrivent à la ferme à la recherche de travail et d’un meilleur avenir. Cet homme profite de sa position privilégiée pour embaucher de jeunes filles qui ont besoin d’argent en échange de faveurs sexuelles. Il est le symbole du mauvais propriétaire qui abuse de sa condition pour soumettre les femmes et les utiliser à sa guise. Il représente l’abus d’autorité et le manque de morale. Ce terrien donne un baiser à la fille malgré sa volonté et lui fait des propositions malhonnêtes contre lesquelles elle se rebelle. Petit Pierre intervient pour la défendre et le fermier va le frapper, mais Marie le persuade en lui disant qu’elle va amener l’enfant dans un autre endroit pour qu’ils puissent être tous seuls. L’attitude menaçante du fermier oblige la petite Marie à s’en fuir terrorisée. Elle profite de l’occasion et les deux fuient vers Fourche, à la recherche de Germain. L’écrivaine ici nous donne un exemple de l’abus d’autorité et de la maltraitance sociale propres de l’époque qui existent encore de nos jours dans la société.

Quand Marie et petit Pierre arrivent chez le père Léonard, la servante les traite comme mendiants et refuse à leur parler et à les laisser entrer dans la maison. Elle les voit si humbles et si pauvres que pour cette femme il est inconcevable socialement de leur permettre d’entrer dans une maison si pleine de luxes et de commodités, parce qu’elle sent qu’ils ne peuvent pas être admis dans cet environnement. Par conséquent, elle leur suggère de s’en aller vers Mers. Le fermier des Ormeaux les poursuit et ils fuient vers la mare où ils se rencontrent avec Germain, qui les cherche en sachant que le fermier les poursuit avec de mauvaises intentions. À ce moment-là, la jeune fille se sent soulagée d’avoir rencontré Germain. Elle récupère la sensation de protection et d’appui inconditionnel. Elle voit Germain comme un protecteur, un sauveur. Celui-ci défend Marie de cet homme malhonnête. Marie et petit Pierre se réfèrent à cet individu méchant comme « cet homme-là ». Définitivement, c’est une personne à de mauvaises intentions. Par exemple :

… et cet homme-là ne me voyait pas. Alors il a dit bonjour à ma Marie, et il l’a embrassée. (Sand, 1993, p. 125)

Petite, voilà un beau louis d’or pour toi ! tu ne diras rien, entends-tu ? Je dirai que je t’ai trouvée trop faible pour l’ouvrage de ma ferme … Et qu’il ne soit plus question de ça… Je repasserai par chez vous un de ces jours ; et si tu n’as rien dit, je te donnerai encore quelque chose … Et puis, si tu es raisonnable, tu n’as qu’à parler : je te ramènerai chez moi, ou bien, j’irai causer avec toi à la brune dans les prés. Quel cadeau veux-tu que je te porte ? (Sand, 1993, p. 122)

Germain se met tête-à-tête avec cet homme qui s’en va parce qu’il est un lâche. Cela étant, tous continuent leur chemin de retour au village. Tous ces exemples montrent la vilaineté existante dans la société du XIXe siècle et les vices du monde urbain.

La superstition et les traditions chez les personnages

Les superstitions existent dans les petits villages à cause de l’ignorance et de la croyance populaire. Les traditions parfois sont des coutumes qui passent de génération en génération. Sand signale que « la prudence va jusqu’à la méfiance » (1992, p. 28). Dans La petite Fadette, la mère Sagette est la sage-femme chargée d’assister les femmes du village au moment de l’accouchement. Elle est une femme d’expérience qui a de la connaissance et les villageois font attention à ce qu’elle dit et à ce qu’elle suggère. Comme elle est une femme prudente, elle suit les traditions de ses ancêtres paysans pour éviter des confusions quand on a des jumeaux dans une famille :

La mère Sagette, qui les reçut dans son tablier comme ils venaient au monde, n’oublia pas de faire au premier-né une petite croix sur le bras avec son aiguille, parce que, disait-elle, un bout de ruban ou un collier peut se confondre et faire perdre le droit d’aînesse. Quand l’enfant sera plus fort dit-elle, il faudra lui faire une marque qui ne puisse jamais s’effacer ; à quoi l’on ne manqua pas. (Sand, 2003, 12)

Comme on fait attention à ce que cette femme sage dit, la famille Barbeau croit à ce qu’elle recommande : « … parce qu’on m’a dit qu’il n’y avait rien de plus chanceux et de plus malaisé à élever que des bessons. Ils se font tort l’un à l’autre, et presque toujours, il faut qu’un des deux périsse pour que l’autre se porte bien » (Sand, 2003, p. 13). Elle fait beaucoup de recommandations, comme ne pas les nourrir du même lait, ne pas les habiller pareillement ou d’autres choses parce que si les parents ne le font pas, ils s’en repentiront grandement un jour. C’est précisément la raison pour laquelle le père Barbeau décide de les séparer quand ils sont adolescents, même s’ils aiment toujours être ensemble. La mère Sagette insistait : « -Fiez-vous à moi ; ces deux bessons-là vivront bel et bien, et ne seront pas plus malades que d’autres enfants. Il y a cinquante ans que je fais le métier de sage-femme, et que je vois naître, vivre ou mourir tous les enfants du canton. Ce n’est donc pas la première fois que je reçois des jumeaux. » (Sand, 2003, pp. 13-14)

Une autre femme d’expérience et de connaissances, mais avec une mauvaise réputation, est la mère Fadet. On vient la consulter pour guérir les blessures, les maladies et les malheurs. Plus que savante, on pense qu’elle est sorcière et « on lui attribuait de pouvoir faire retrouver les choses perdues, mêmement les personnes ; enfin, de ce qu’elle avait beaucoup d’esprit et de raisonnement pour vous aider à sortir de peine dans beaucoup de choses possibles, on inférait qu’elle pouvait en faire d’autres qui ne le sont pas. » (Sand, 2003, p. 60) Autour de cette famille, il existe beaucoup de rejet et de superstitions. Par exemple, le père Barbeau affirmait que le grelet et le sauteriot (la Fadette et son frère Janet) porteraient malheur si on faisait amitié avec eux (Sand, 2003, p. 63). Malheureusement, cette famille souffre d’une terrible réputation de sorcellerie. On dit que « la famille Fadet était réputée avoir tel entendement avec le diable, qu’on ne pouvait pas être bien assuré qu’il n’en fût rien. » (Sand, 2003, p. 67)

Dans cette région, il y a aussi des superstitions à propos de la saison. Nous pouvons trouver un bon exemple dans La petite Fadette quand Landry va chez lui, mais il perd son chemin :

Landry n’avait jamais peur de rien en plein jour ; mais il n’eût pas été de son âge et de son pays s’il avait aimé à se trouver seul la nuit sur les chemins, surtout dans l’automne, qui est une saison où les sorciers et les follets commencent à se donner du bon temps, à cause des brouillards qui les aident à cacher leurs malices et maléfices. (Sand, 2003, pp. 89-90)

Il y a des aspects fantastiques, comme les feux de nuit aux entours du gué des Roulettes, ou la petite voix très douce que Landry écoute quand il perd son chemin et grelotte de peur et de froid :

Fadet, Fadet, petit fadet,

Prends ta chandelle et ton cornet ;

J’ai pris ma cape et mon capet ;

Toute follette a son follet. (Sand, 2003, p. 94)


Fanchon le rencontre tout apeuré et lui offre de l’aide en riant : « Allons, donne-moi la main, poltron ; le follet n’est pas si méchant que tu crois, et il ne fait de mal qu’à ceux qui s’en épeurent. J’ai coutume de le voir, moi, et nous nous connaissons » (Sand, 2003, 95). C’est précisément par ce type d’attitudes de la Fadette qu’on la critique et qu’on pense qu’elle est sorcière et méchante, mais en réalité elle est une bonne personne qui se préoccupe pour Landry. En réalité, elle est amoureuse de lui. Ils commencent une belle relation. Quand la famille Barbeau se rend compte de leur relation, ils s’opposent parce que tout le monde croit que la Fadette est une sorcière :

… et tu feras bien d’y prendre garde, mon pauvre Landry, car on t’appellerait bientôt le grelet de la grelette et le follet de la Fadette. Le diable se mettrait après toi. Georgeon viendrait tirer nos draps de lit et boucler le crin de notre chevaline. Nous serions obligés de te faire exorciser.

-Je crois bien, disait la petite Solange, qu’il aura mis un de ses bas à l’envers hier matin. Ça attire les sorciers, et la petite Fadette s’en est bien aperçue. (Sand, 2003, p. 144)


L’élément fantastique de la nature est représenté par la mare et dans La petite Fadette par la Joncière, la forêt près de la maison de la Fadette et tout autour de sa maison. On considère ces endroits comme des lieux ensorcelés, mystérieux, sinistres et lugubres. C’est clairement à cause de ces caractéristiques que les habitants nomment ce lieu-là comme la mare au Diable. Ces endroits sont des symboles de magie et de sorcellerie. Les personnages des deux romans ont peur de s’y perdre. Nonobstant, la tranquillité et le calme de la mare permet à Germain et à la petite Marie de se connaître mieux et l’amour commence à être évident grâce à cette paix, à cette quiétude et à cette intimité. Ici la nature joue un rôle de témoin de cette relation amoureuse qui naît précisément dans ses domaines. Dans le cas de La petite Fadette, Landry se perd dans la Joncière, près de la maison de la mère Fadet, quand il prend un raccourci pour arriver chez lui. Malgré les caractéristiques sinistres de cet endroit, il reçoit l’aide de Fanchon Fadet, qui lui sauve la vie parce qu’il sentait qu’il allait mourir de peur et noyé aussi.

Dans La Mare au Diable, pendant leur voyage vers la ville, Germain, Marie et petit Pierre traversent une forêt obscure. Un orage les oblige à s’écarter de leur route pour se refugier dans cette forêt. Le brouillard cause qu’ils perdent le chemin et ils sont forcés à passer la nuit sous un grand chêne près de la mare au Diable, lieu dont on pense qui est habité par des esprits et qui porte de la mauvaise chance à ceux qui y passent de près. Les habitants des endroits autour de la mare ont la superstition que c’est un lieu ensorcelé et possédé par le démon, car ils ont peur de tout ce qui est obscur, de l’inconnu et du surnaturel. C’est précisément dans cet endroit où le destin de ces trois personnages va se décider. Ils passent la nuit près de la mare, dans la lande, sous les grands chênes (Sand, 1993, pp. 61-76). Selon le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales, la lande est une « terre inculte et le plus souvent sans relief de la zone tempérée, résultant généralement de la dégradation de la forêt, où poussent des plantes sauvages, parfois quelques arbres ; partie de l’espace correspondante3 ». Germain lui-même exprime quand ils sont perdus : « Je crois que nous sommes ensorcelés, dit Germain en s’arrêtant : car ces bois ne sont pas assez grands pour qu’on s’y perde … » (Sand, 1993, p. 65)

Les transformations physiques, psychologiques et émotionnelles des personnages principaux

Françoise Fadet, la Fadette, au début de l’histoire, et une fille très laide et très simple que l’auteure décrit comme petite, maigre, ébouriffée, hardie et habillée avec des guenilles : « C’était un enfant très causeur et très moqueur, vif comme un papillon, curieux comme un rouge-gorge et noir comme un grelet. Et quand je mets la petite Fadette en comparaison avec un grelet, c’est vous dire qu’elle n’était pas belle, car ce pauvre petit cricri des champs est encore plus laid que celui des cheminés » (Sand, 2003, p. 62). Au début de l’histoire, elle ricane toujours quand elle voit les bessons, spécialement Landry. Elle jouit d’une mauvaise réputation, considérée désordonnée, banale et libérale. Tout le monde la rejette. Elle fait promettre à Landry que le jour de la Saint-Andoche il dansera avec elle. Le jour où ils dansent devant tout le monde elle se présente très mal habillée :

Elle avait une coiffe toute jaunie par le renfermé, qui, au lieu d’être petite et bien retroussée par le derrière, selon la nouvelle mode du pays, montrait de chaque côté de sa tête deux grands oreillons bien larges et bien plats ; et, sur le derrière de sa tête la cayenne retombait jusque sur son cou, ce qui lui donnait l’air de sa grand-mère et lui faisait une tête large comme un boisseau sur un petit cou mince, comme un bâton. Son cotillon de droguet était trop court de deux mains ; et, comme elle avait grandi beaucoup dans l’année, ses bras maigres, tout mordus par le soleil, sortaient de ses manches comme deux pattes d’aranelle. (Sand, 2003, p. 106)

À cause de sa mauvaise réputation et qu’on dit qu’elle est sorcière, Fanchon est mal vue par la plupart des villageois : « Landry la regardait du coin de l’œil, et la petite Fadette était restée dans l’église, disant de longues prières après les autres ; et elle faisait ainsi tous les dimanches, soit par grande dévotion selon les uns, soit, selon d’autres, pour mieux cacher son jeu avec le diable » (Sand, 2003, p. 109). Tout le monde la critique et personne ne s’intéresse à savoir si elle va bien ou si elle a besoin d’aide. Cependant, Landry peu à peu commence à s’intéresser à elle et il tombe amoureux. Elle lui avoue qu’elle avait une idée différente de ce qu’il est vraiment. Elle aussi tombe amoureuse de lui.

Un jour, la Madelon et Cadet Caillaud les rencontrent ensemble dans « un ancien colombier de redevance, abandonné de pigeons depuis longues années, mais qui est bien couvert et bien fermé, et qui dépend de la ferme au père Caillaud. » (Sand, 2003, p. 174) Très jalouse, furieuse et mal intentionnée, la Madelon organise et commence le commérage et le caquet avec ses amies auxquelles elle conseille de raconter à tout le monde cette situation à l’intention de nuire à Landry et à la Fadette. En fait, elle réussit et tout le village en parle. Ainsi, le père Barbeau s’en rend compte et s’oppose à cette relation d’une manière autoritaire et cassante.

La Fadette se sacrifie pour que Landry ne souffre pas et s’en va vers la ville, où elle subit une grande transformation. Là, elle reste pendant une année et devient une personne tout à fait différente, raffinée, propre, sage et même riche. Elle apprend une nouvelle profession et éventuellement elle aide Sylvinet à se guérir de sa maladie. Le père Barbeau, qui la rejetait avant, voyage à la ville de Château-Meillant pour vérifier le comportement de la jeune fille pendant cette période. Il se rend compte que son comportement a été irréprochable et il regrette de l’avoir traitée et jugée auparavant ; pour cette raison il l’accepte comme sa bru :

Il lui fut dit que non seulement la petite Fadette n’y était point venue enceinte et n’y avait point fait d’enfant, mais encore qu’elle s’y était si bien comportée qu’il n’y avait point le plus petit blâme à lui donner. Elle avait servi une vieille religieuse noble, laquelle avait pris plaisir à en faire sa société plus que sa domestique, tant elle l’avait trouvée de bonne conduite, de bonnes mœurs et de bon raisonnement. Elle la regrettait beaucoup, et disait que c’était une parfaite chrétienne, courageuse, économe, propre, soigneuse, et d’un si aimable caractère, qu’elle n’en retrouverait jamais une pareille. Et comme cette vieille dame était assez riche, elle faisait de grandes charités, en quoi la petite Fadette la secondait merveilleusement pour soigner les malades, préparer les médicaments, et s’instruire de plusieurs beaux secrets que sa maîtresse avais appris dans son couvent, avant la révolution. (Sand, 2003, pp. 219-220)

Les bessons sont deux beaux garçons de bonne mine. Landry, le cadet est plus fort et plus courageux que son aîné. Il travaille la terre durement. Il est responsable, honnête et généreux. Il a un grand cœur et il veut le bonheur de tout le monde. La belle Madelon est amoureuse de lui et lui aussi il se sent attiré par sa beauté. Néanmoins, il est un homme qui tient sa parole. Un jour, quand il ne peut pas trouver son besson, qui est perdu, elle lui montre où il est. En retour, elle lui fait promettre qu’il dansera avec elle pendant le jour de la Saint-Andoche devant tout le monde. Puisqu’il tient sa promesse, il danse avec elle et les personnes se moquent de lui pour danser avec la sorcière, la plus laide du village. Il ne fait pas attention à cela et bien qu’il ne se sente pas bien à l’aise, il le fait. Les gens se moquent de la Fadette, mais il la défend. C’est ainsi que Fanchon se rend compte du bon cœur de ce beau garçon.

D’autre part, Sylvinet et très gâté et il veut toujours imposer sa volonté. Il est colérique et manipulateur. Il aime attirer l’attention de tout le monde. Il tombe malade chaque fois que les autres ne font pas ce qu’il veut. C’est une façon d’avoir toujours son frère à côté de lui. Malgré sa manipulation, le père Barbeau ne le laisse pas faire sa volonté. Landry se préoccupe trop pour son bonheur et lui-même se sacrifie pour son frère fréquemment. Tout au long de l’histoire, Sylvinet déteste la petite Fadette parce qu’il la voit comme une femme qui veut envoler l’amour de son frère : « elle déplaisait d’autant plus à Sylvinet qui voyait en elle la rivale de son amour pour Landry » (Sand, 2003, p. 221). Cependant, dans le dénouement de l’histoire, elle le guérit de sa maladie et « elle lui ôta le délire et la fièvre ; et quand elle se retira, recommandant toujours qu’on ne parlât point à Sylvinet de son assistance, on le trouva dormant d’un sommeil paisible, n’ayant plus la figure rouge et ne paraissant plus malade » (Sand, 2003, pp. 224-225). Tout ce que la Fadette fait et de lui tenir la tête et les mains bien doucement.

Peu à peu, il commence à sentir une attraction pour la Fadette et toute la haine qu’il sentait vers elle se transforme en amour. Néanmoins, il aime son frère beaucoup et il se sent terrible avec ce sentiment. C’est la raison pour laquelle il décide de s’en aller et il part comme soldat jusqu’à la frontière dans la guerre de l’empereur Napoléon. Il préfère le bonheur de son frère au lieu de découvrir son amour pour la Fadette. En dix ans, il devient capitaine. Un jour, la mère Barbeau dit au père Barbeau :

-Ah ! s’il pouvait enfin revenir ! dit la mère Barbeau à son mari, le soir après le jour où ils avaient reçu de lui une jolie lettre pleine d’amitié pour eux, pour Landry, pour Fanchon, et enfin pour tous les jeunes ou vieux de la famille ; le voilà quasiment général, et il serait bien temps pour lui de se reposer ! (Sand, 2003, p. 249)

Dans La Mare au Diable, Germain est un jeune laboureur riche mais d’origine humble. Il est noble, timide, un peu naïf et un peu intuitif. Il se sent un peu vieux pour être aimé et pour se remarier, car selon les traditions de l’époque il fallait se marier très jeune. Il devient le héros-voyageur, intrépide et vaillant. Il représente la force masculine qui offre protection et abri non seulement à ses enfants, mais aussi à la petite Marie. Il n’accepte pas le jeu banal de la veuve Guérin. Dans la mare au Diable, il ne montre pas de peur, mais il est le protecteur de son fils et de la petite Marie aussi. Il est le guide de tous, qui le suivent aveuglement. Ce n’est pas qu’il ait un mauvais sens d’orientation, mais la lande et la mare sont des lieux difficiles à trouver leur chemin et c’est facile pour quelques voyageurs de s’y perdre. Dans l’espace naturel il se comporte comme un jeune homme courageux. Tout le temps il est un gardien et un défenseur.

La petite Marie est une belle jeune fille, généreuse, intelligente, débrouillarde et dévouée. Elle souffre beaucoup parce que par sa condition de pauvreté elle doit quitter sa mère pour aller vivre aux Ormeaux. Elle est soumise et patiente. Elle aime les enfants de Germain et elle l’aime en silence. Elle est un peu maigre et pâle. Peu à peu, elle va gagner le cœur de Germain et de petit Pierre. Mais comme elle est pauvre elle ne peut pas songer à se marier sans dot. Elle n’a pas de terres et à cette époque-là la femme devait apporter une dot pour pouvoir se marier. Cela représente un grand empêchement pour Marie, car elle n’a pas de ressources nécessaires pour en offrir à un prétendant. Elle est une femme pleine de vertus et qualités typiques du Romantisme.

Le père Maurice est un vieillard intelligent, prudent et sage. Il aime Germain et sa famille. Il veut le bonheur pour son gendre. Ainsi que le père Barbeau, il est le symbole du patriarcat de l’époque. Ils sont la figure d’autorité de la famille. Ils représentent la sagesse et la connaissance de l’expérience des années. La mère Maurice est la belle-mère de Germain. Elle est amoureuse, intuitive, observatrice et préoccupée par la situation et la félicité de son gendre. La mère Barbeau et la mère Maurice représentent la solidarité et la candeur maternelle. La mère Maurice, avec un rôle de médiatrice, montre du sentiment maternel, considéré une vertu chez les femmes : Marie vers les enfants de Germain et la mère Maurice vers son gendre. Les personnages féminins dans les deux histoires sont un reflet de la situation de la femme au XIXe siècle. Cependant, la femme est subordonnée et soumise à l’homme.

Ici, l’auteure nous présente une ambivalence claire et précise dans laquelle symbiotiquement les personnages sont bénéficiés par l’amour existant qui leur permet de maintenir une relation affective de candeur et d’innocence. Marie représente l’amour sexuel éveillé chez Germain et en même temps il la regarde comme une épouse pleine de vertus, laquelle il songe à avoir. C’est logique que puisqu’il est jeune, il ait le droit de refaire sa vie, et ses beaux-parents sont d’accord. La mère Maurice est pleine d’amour maternel pour son gendre et pour ses petits-enfants, c’est normal chez une grand-mère.

Par contre, le personnage de la veuve Guérin, « la lionne de la ville », c’est le stéréotype de la femme libérale, peu appropriée pour l’époque. La veuve Guérin aussi que la Madelon de La petite Fadette sont des femmes coquettes, déloyales et vaniteuses. Les deux sont égoïstes et égocentriques qui s’intéressent seulement à leur propre bien-être sans prendre en considération qu’avec leurs actes elles humilient les autres à cause de leurs attitudes triviales et superficielles. La Madelon est une jeune fille gâtée, hypocrite, fausse, sournoise et mal intentionnée. Elle ne fait pas attention à ses actes vilains et détruit la réputation de Landry et de la petite Fadette, simplement pour la satisfaction de sa vengeance personnelle. La veuve Catherine est une femme aliénée et pleine de luxes qui veut atteindre sa propre félicité. Cette situation du cortège de prétendants alimente son égo personnel qui la tient dans un niveau d’objet-sexuel ou d’objet-but à atteindre. La Madelon et Catherine traitent les hommes non comme des objets sexuels, mais comme des passe-temps. La Madelon manipule les hommes et les femmes aussi. La veuve s’amuse quand toute la ville la regarde se pavaner avec son cortège d’hommes derrière elle à l’objectif d’obtenir le meilleur sujet pour se remarier. Elle représente la femme aliénée qui, loin de rejeter ou de surpasser les impositions sociales, adopte une attitude semblable à celle de l’homme de l’époque. La veuve s’entoure de prétendants et s’en vante quand elle s’exhibe dans la messe et dans la ville.

Le père de la veuve dit à Germain : « La Catherine a de quoi attirer les épouseurs, et elle n’aura que l’embarras du choix. Mais entrez à la maison, vous dis-je, et ne perdez pas courage. C’est une femme qui vaut la peine d’être disputée. » (Sand, 1993, pp. 104-105) Avec ces mots, le père Léonard commence à décourager Germain d’entrer dans le jeu de cette femme. Les hommes qui la cortègent s’en soumettent d’une manière opportuniste, car l’héritage de la veuve les attire. La différence entre la veuve et la petite Marie est établie par la manière de faire face à la vie ; malgré les divergences de classes et économiques, la paysanne joue un rôle digne et elle a un objectif de vie précis qui, à la fin de l’histoire, va la mener à réussir à cette libération cherchée, peut-être non d’une façon consciente, mais comme réaction à la vie difficile et répressive qu’elle a dû vivre. La narratrice du roman n’explique pas ce qui se passe après avec la veuve, incapable d’évoluer socialement et qui représente à une grande quantité de femmes du XIXe siècle.

Son père l’appuie avec ce type de comportement. Le père Léonard est un homme intéressé et ambitieux qui seulement veut obtenir des bénéfices matériels pour son bien-être et celui de sa fille. C’est un homme sans scrupules à qui peu importe vendre l’intégrité de sa fille à condition qu’il obtienne des biens matériels. Il représente l’avarice, la cupidité et la déloyauté sociale. Si cette attitude est mal vue de nos jours, c’était encore pire pendant l’époque quand George Sand l’avait décrit. Elle l’a fait précisément pour critiquer cette sorte de femmes bourgeoises égoïstes et sans sentiments. La perte de ces valeurs morales était précisément ce que Sand critiquait dans ces romans. Pour cette écrivaine, il était difficile d’assimiler que ce type de comportement puisse exister dans la société romantique du XIXe siècle, dans laquelle il y avait encore des valeurs comme la bonté ou le vrai amour, représentés par la petite Marie et la petite Fadette, en contraste avec l’hypocrisie matérialiste représentée par Catherine et la Madelon.

Petit Pierre est un bel enfant, gâté, tendre et imprudent. Il aime son père et veut que la petite Marie devienne sa nouvelle mère. Il est le symbole de l’innocence et de la naïveté enfantine. Il ne mesure pas les conséquences quand son père part en voyage, et le suit malgré l’entourage sauvage et dangereux pour un enfant si petit qui pourrait se perdre dans ces forêts ténébreuses. La Guillette est la mère de Marie. Elle est une femme préoccupée par sa situation de pauvreté. Elle est une bonne mère et s’angoisse pour le bonheur de sa fille. Elle est aussi considérée une femme pauvre parce qu’elle n’a ni terres ni propriétés.

La mare au Diable n’est pas loin de la ferme du père Maurice. Elle se trouve dans la forêt de Chanteloube, entre Châteauroux et Nohant. Elle n’est ni grande ni profonde. Au milieu de la mare il y a une croix en bois. Malgré son aspect lugubre et son nom intimidant, c’est un endroit enchanté qui rapproche Germain mutuellement et irrésistiblement vers la petite Marie. Il se rend compte des qualités de la fille : elle est une femme qui s’occupe de tout, de cuisiner, de soigner le petit enfant et aussi de se préoccuper du propre Germain. Marie lui dit à Germain qu’elle préfère des hommes un peu plus vieux qu’elle, mais non pas trop vieux. Peu à peu, le laboureur commence à sentir une attraction spéciale pour Marie, mais elle lui dit qu’il est un peu âgé pour elle. Elle le voit comme un oncle ou comme un parrain. La nuit obscure les couvre ; le froid est sévère, mais ils réussissent à y passer la nuit sans aucun danger.

D’autre côté, tout au long de la narration de La Mare au Diable il y a une recherche de la part des deux personnages principaux : Germain à la recherche d’une épouse et Marie qui désire trouver un travail et avoir de l’argent. À la fin, chacun trouve une récompense et leurs destins changent. En plus, ayant comme rideau de fond la nuit, la mare et le voyage, caractéristiques du Romantisme, ils comptent sur la nature comme personnage. Tout ce décor incite l’initiation d’une relation amoureuse entre Germain et Marie. Cette relation pourrait être considérée comme une rupture avec les règles imposées et démodées du XIXe siècle et une ouverture aux mouvements féministes de l’époque qui, peu à peu, ouvrent la voie dans une société d’hommes, comme l’avait fait l’auteure de ces romans.

Après la mauvaise aventure vécue à la ville de Fourche et dans la ferme des Ormeaux, Germain et la petite Marie, avec petit Pierre, repartent vers leur village où ils récupèrent la paix et la tranquillité d’un lieu qui toujours leur a donné la sécurité et la stabilité émotionnelle. Ils décident de laisser en arrière toutes les trivialités, tous les problèmes et les mauvais souvenirs qu’ils ont éprouvés à la ville, un lieu impitoyable où ils n’ont trouvé qu’un endroit plein de méchanceté, de mesquinerie, de perversité et de cruauté. La ville, l’urbanisme symbolise les vices sociaux qui contrastent avec la vie simple et heureuse à la campagne.

Du point de vue sentimental, La Mare au Diable et La petite Fadette sont deux aventures tendres et fraîches entre Germain et Marie, et Landry et Fanchon, respectivement. Malgré l’énorme respect que Landry a pour son père et Germain pour son beau-père, ils réussissent à se marier avec les femmes qu’ils aiment : la petite Fadette et la petite Marie. Ainsi, ils provoquent une rupture avec les lois sociales établies. Ce sont deux romans champêtres et sociaux par moyen desquels George Sand exalte son amour pour la nature et son idéal de réconciliation des classes sociales. L’écrivaine décrit la noblesse des sentiments et des valeurs humains face à la société capitaliste, patriarcale et traditionelle du XIXe siècle, une société pleine de préjudices et de tabous qui gênent et limitent la félicité de l’être humain.

Conclusion

L’espace est un élément très important dans le domaine du roman. Il n’est pas seulement le décor où les actions se développent et où les personnages jouent entre eux. L’espace peut aussi devenir un personnage de l’histoire, comme c’est le cas de La Mare au Diable. Avec un titre si suggestif, le lecteur pourrait penser que cette histoire correspond à un roman de terreur, comme le Frankenstein de Mary Shelley ou le Dracula de Bram Stoker, auteurs contemporains de George Sand, qui appartiennent à l’époque du Romantisme du XIXe siècle. C’est une idée totalement différente à celle qu’on peut avoir. Cet ouvrage aussi que La petite Fadette sont deux romans d’amour qui présentent des sujets comme les classes sociales, la possession de la terre, la bonté, les valeurs familiales et sociales, parmi d’autres.

Le terroir pour George Sand était quelque chose de très important et elle le décrit dans ces romans champêtres. La région du Berry est exaltée dans ces œuvres, non seulement à travers la beauté naturelle, sans ingrédients artificiels, comme dans le cas de la ville, mais aussi à travers les traditions et les coutumes berrichonnes. Pour Sand, l’élément le plus important sont les sentiments. Pour cela, elle utilise la nature comme décor de la scène de ses histoires. Ses œuvres reproduisent son amour pour ce terroir chéri. La Mare au Diable et La petite Fadette reflètent les coutumes des paysans laboureurs simples, mais pleins de vertus et de qualités humaines capables d’être exaltées par la plume de cette écrivaine romantique du XIXe siècle, dans une époque de révolutions, d’impositions sociales et d’offuscations, où l’amour et les nobles sentiments s’imposent devant l’avarice, le matérialisme et l’abus du pouvoir. C’est précisément pour ces raisons que l’auteur de ce travail de recherche a choisi analyser l’espace comme élément particulier. C’est un élément d’une importance considérable. Pour des auteurs comme Bachelard, l’espace est essentiel dans quelques romans. C’est la raison pour laquelle cet écrivain a dédié tout un livre à la poétique de l’espace.

Avec une grande qualité créative, Sand a écrit dans La petite Fadette et dans La Mare au Diable une narration romantique caractérisée par la dénonciation sociale. La tendresse et les sentiments nobles se distinguent dans une époque de limitations et de discriminations sociales. Selon ces romans, l’amour est partout et nous devons suivre nos instincts ; l’être humain doit surmonter des adversités et il doit se libérer des impositions sociales. On peut dire que George Sand laisse ce message tout au long de ces romans. Les sociétés imposent des règles absurdes qui dénient les sentiments les plus généreux des hommes aussi que des femmes.

George Sand vivait dans une époque dans laquelle le mariage était vraiment une tradition indissoluble qui se régissait par des valeurs familiales. En effet, le sujet de l’amour, comme celui du mariage, es fréquemment présent dans ses œuvres, mais ils sont vus dès une optique critique. C’est ainsi que Germain, âgé de vingt-huit ans, est considéré vieux pour le mariage ; pour cette raison, le protagoniste a des problèmes existentiels car il doit se soumettre aux exigences de son beau-père, ainsi que la petite Marie doit faire ce que sa mère lui ordonne. Pareillement, Landry doit sacrifier son amour pour la petite Fadette parce que le père Barbeau l’empêche de se marier avec une femme d’une réputation douteuse, selon les villageois. Ce sont des traditions et des idées sans fondement qui, tristement, existent aussi de nos jours.

Malheureusement, dans la société berrichonne des paysans, le sujet de l’amour parfois est une question de convenance dû à la situation économique à laquelle les laboureurs doivent faire face. Un exemple apparaît dans La Mare au Diable quand le père Maurice dit à Germain qu’il doit se remarier avec la veuve de la ville, spécifiquement par convenance : « Quand il s’agit d’un mariage d’amour, il faut s’attendre à perdre du temps ; mais quand c’est un mariage de raison entre deux personnes qui n’ont pas de caprices et savent ce qu’elles veulent, c’est bientôt décidé. » (Sand, 1993, p. 41)

C’est ainsi que se marier par accord était très commun à cette époque-là et dans ce cas, comme Germain possède des terres et la veuve aussi, c’est considéré comme le mariage parfait. Et quoi de l’amour ? Sous demande de son beau-père, Germain part vers la ville à la recherche de cette épouse. Le fait de posséder des terres lui donne le statut de bon sujet pour la veuve Guérin, aussi. Néanmoins, à l’arrivée à la ville, il n’est pas reçu comme un vrai être humain, mais comme un objet d’amusement, raison pour laquelle il s’indigne. Dans la société française de cette époque-là, il était commun de mesurer quelqu’un d’après son argent et la manière de s’habiller. Puisque Germain ne s’habille pas avec des vêtements chers et exquis, à cause de sa condition de paysan, il est mal vu par les autres prétendants qui le regardent d’un air méprisant et qui se moquent derrière lui. Cette attitude indignait Sand, qui reconnaissait la valeur des classes sociales sans faire attention à l’origine humble d’une personne. C’est pour cela qu’elle luttait toujours, quand elle en avait l’opportunité, et elle essayait de défendre les gens simples de la méchanceté des aristocrates français de l’époque.

La situation de la femme à cette époque-là était de soumission et d’appui inconditionnel à l’homme pour les tâches ménagères. Le rôle féminin est aussi très important dans cette société patriarcale. Cependant, avec « la lionne du village » et avec la belle Madelon, Sand veut critiquer la situation de la femme libérée et sans scrupules qui va contre la morale sociale du XIXe siècle. Sand compare la petite Marie et Catherine, toutes les deux avec des vertus différentes, mais à la fin ce qui est important pour que Germain choisisse sa femme c’est le caractère soumis, simple, tendre et tranquille de la femme paysanne comparée avec la somptueuse veuve pleine de luxes et de plaisirs. C’est la même situation qui se passe avec Landry, qui préfère choisir la tendresse et la simplicité de la petite Fadette par-dessus tout ce que la Madelon puisse lui offrir, même si celle-ci est plus belle, plus riche et plus fine.

Ces deux romans sont pleins de symboles. Chaque détail en est un. Chaque personnage représente un symbole. La nature même représente l’un des traits du Romantisme du XIXe siècle. Sand est une écrivaine qui fait attention à chaque fragment de son œuvre pour offrir au lecteur un univers plein d’éléments romantiques, même s’ils sont de caractère naturel ou de caractère social. L’aspect le plus important de ces deux romans c’est que l’amour triomphe à la fin de chaque histoire. Malgré tous les obstacles, les préjugés sociaux et l’idéologie qui marginalisent les personnes à cause de leur condition socio-économique, Sand nous fait apprendre que l’amour est capable de vaincre toutes les adversités s’il existe vraiment et s’il est fort contre vents et marées. Landry et Fanchon ont pu atteindre leur rêve et ils se marient à la fin. Germain et Marie ont pu être heureux et ils ont rendu heureux les autres avec la réalisation de cet amour.

George Sand était une femme polémique qui a rompu avec les tabous de l’époque, non seulement à travers ses romans, mais aussi avec sa présence physique, car elle osait à s’habiller comme un homme et à présenter ses œuvres sous un pseudonyme masculin ; de cette façon, elle confrontait une société castrante. Telle situation a provoqué de nombreuses critiques et elle était mal vue moralement, sans mentionner sa réputation à cause de son divorce et de ses amants. Nonobstant, on peut conclure que George Sand était une femme courageuse, avec une claire attitude envers la vie que, d’après l’auteure, on devait vivre à plénitude et en liberté comme personne et concrètement comme femme.

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1 Ces vers apparaissent sous une gravure d’Holbein. C’est ainsi comme La Mare au Diable commence. (Sand, 1993, p. 13)

2 Revista de Madrid. (1841). 3e série. t. I. Traduction partielle, en français, dans Un hiver à Majorque. Préface de Jean Mallion et Pierre Salomon. « Collection de l’Aurore ». Ed. Glénat, pp. 193-196.


Recibido: 5 de setiembre, 2022

Aceptado: 20 de septiembre, 2022

Doi: 10.15359/ra.1-32.10


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